Cabrera J5 : vendredi 18

Qui veut s’élever au sommet doit chercher la base de la caverne …

(Isha Schwaller de Lubicz)

Mercredi une grotte, jeudi une grotte, vendredi….une grotte.

Comme le dit l’expression du XVIII siècle, “tierce fois, c’est droit”.

Reposés de leurs épreuves physiques de la veille, les lascars entreprennent de bon matin une petite marche dynamique à travers l’ile. Le but ? Localiser la grotte des Français.

L’équipe se dirige donc vers la partie orientale la plus éloignée de l’ile, la presqu’ile de la forêt de pins. La toponymie mentionne la cova dels francesos. Cette grotte des français n’est cependant pas indiquée sur la carte du mémorialiste Gilles et reste à ce jour totalement méconnue. Les marcheurs, expérimentés de leur randonnée jupitérienne, se mettent en marche pour une dizaine de kilomètres à travers la garrigue. Une série de petites criques leur indique qu’ils sont sur la bonne piste.

Ils progressent, très enthousiastes, à travers les buissons épineux. Le cheminement est lent, et, c’est les bras lacérés, qu’ils traversent le fond d’une vallée perdue, ou plutôt une vallée sèche dans laquelle se dessine une barre rocheuse. Les yeux des lascars s’humidifient devant la multitudes de cavités qui correspondent à cette grotte. Trois jours de recherche, trois grottes remarquables.


Il est fort probable que cette grotte des Français ait été occupée par les “rafalés”. L’accès est aménagé et les archéologues préservent la zone. Il semble que la grotte n’ait jamais été perturbée et soit dans un état de conservation complet.

Le travail demande réflexion et c’est avec un protocole particulier, identique à la fouilles des grottes préhistoriques. L’intérieur montre des aménagements en pierre sèches, des zones de foyers, de rejets osseux, de coquillages ou encore de céramique. Les chercheurs évaluent l’occupation de ce lieu a 30-40 personnes. L’un deux met au jour un bouton d’uniforme du 67e régiment à proximité. Cette découverte ne laisse aucun doute sur la nature de l’occupation .

Le gisement archéologique est de premier ordre. Il s’agit bien d’un abri sous roche, à l’instar des abris préhistoriques. La toponymie majorquaine fixée par les pêcheurs au XX siècle localisait ce lieu à une dizaine de kilomètres de la zone du palais royal.

Avec la grottes en spirale (mercredi), la grotte du chèvrefeuille (jeudi), l’équipe est confrontée à une nouvelle grotte des rafalés. Cela révèle une occupation importante et multiple des cavités pour les captifs en rupture. Ce n’est pas un lieu unique de regroupement mais une multitude de sites, plus ou moins accessibles, densément et durablement habités.

Les conditions climatiques changeantes et la tombée de la nuit obligent les lascars à une seconde marche. Les dix kilomètres de retour leur permettent d’échanger théories et propositions de fouille pour la mission 2023.

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